dimanche 27 juin 2010

Quand nos multinationales apprennent à saluer à la Thai

Eh oui, la mappemonde du XXIème siècle a perdu bon nombre de ses frontières physiques et des distances qui les éloignaient jadis.
Aujourd’hui les Hommes se déplacent un rien de temps d’un bout à l’autre de la planète sans grande difficulté, et je suis évidemment un échantillon de plus pour le prouver.

Puis il y a aussi un partage de plus en plus rapide des cultures avec certaines plus dominantes que d’autres si vous voyez ce que je veux dire. Le rythme de vie frénétique, les objectifs de croissance à tout prix, et la consommation démesurée sont quelques autres symptômes de cette homogénéisation mondiale.

Et si la Thaïlande est un pays qui se développe, qui aspire donc logiquement à tous ces joujoux qu’on lui brandit (j’en admets tout de même bien la logique d’aspirer à un monde meilleur bien entendu), pourquoi serait-elle donc épargnée par nos super-multinationales ? Fleurons de nos nations développées, elles sont ici déjà comme chez elles renvoyant les petits fabriquants locaux en 5ème division et influençant déjà le comportement des Thaïs dans leur quotidien.
Enfin, tout n’est pas noir, et qui n’a pas senti pousser une immense satisfaction en lui quand au beau milieu d’un coin paumé d’un autre continent, il a pu sans difficulté trouver une bouteille de Coca-Cola pour se désaltérer, ou éviter par là-même peut-être de boire une vodka locale au lait de jument plus difficilement digeste ou encore pour soulager tant de petits touristes novices dans l’art du voyage culinaire des pays non aseptisés si vous voyez ce que je veux dire :)
Tiens d’ailleurs Coca ici ça se dit : «


» :) C’est utile de savoir le prononcer quand même. Vous vous voulez que je répète ? :)


Puis, bien sûr, on retrouve nos grandes surfaces made in France. Je ne cite pas le nom mais le logo inscrit dans l’ADN de tout bon français depuis plus de 50 ans vous éclaire déjà.

Je vous raconte pas quel bouleversement ces super magasins où on trouve de tout à déjà occasionné dans les habitudes locales, où les petits commerçants, les boutiques à bric-à-brac et le commerce à la débrouille typique des asiatiques étaient de mise. Carrefour, et ses copains Max Value (US)et Tesco Lotus(UK) y sont pour beaucoup en tout cas sur ce point-ci.

Enfin, un petit tour tout de même dans notre supermarché pour découvrir la taille très disproportionnée des rayons de cosmétiques, shampoings, et tout le tsouin-tsouin pour le corps. C’est vrai qu’on est bien équipé dans nos pays européens en la matière mais je peux vous dire qu’ici ça dépasse tout, et on voit à quel point le bien paraître est important surtout pour la gente féminine. Ce sacrifice est d’autant plus criant quand on voit le prix de ces produits entre 100 et 300 Bahts sans soucis (2,50 euros à 7,50euros) quand un simple repas ne coûte guère plus de 1 euro d’ici. Pour la comparaison, imaginez quand vous mangez un repas à la sauvette à Paris pour pas moins de 5,50 euros que le prix proportionnel des shampoings irait de 13,75 euros et 18,75 euros : ça nous ferait un choc tout de même et je crois que les français seraient réputés pour être un peu plus crados, je pense. Enfin, chacun ses priorités!

Ensuite, il y a l’essence. Le monde marche au pétrole et là encore, l’expertise et le savoir-faire de nos compagnies d’extraction et de diffusion pétrochimiques imposent leurs lois et leur prix aux plus petits.

Comme sur cette pancarte le prix du gazole est de 0,71 euros et l’essence à 1,09 euros.
C’est vrai que cela plairait à pas mal d’entre nous d’avoir des tarifs pareils mais quand les choses du quotidien coûtent généralement entre 4 et 7 fois moins chères ici je ne vous dis pas l’addition finale au bout du mois pour un petit Thaïlandais moyen.

Puis StarBucks restera toujours Starbucks.

Fidèle à ses convictions et surtout à celle qui dit que toute la jeunesse mondiale rêve de faire comme dans la série Friends, et de se retrouver dans ces endroits avec un chocolat caramel aux noix de macadamia 250 fois trop sucré et la possibilité de rester connecté au wifi et donc au reste du monde grâce aux réseaux communautaires qui en découlent. Enfin l’appât semble bien marcher car ces cafés attirent comme en France et ailleurs un public nombreux (très majoritairement féminin comme toujours).


Enfin l’ennemie de tous les gastronomes français du sud-ouest ou de nos amis de Slowfood côté transalpin : le fameux Mac do.

Déjà implanté partout à Bangkok et en Thaïlande dans de beaux restos tout neufs, la stratégie d’occupation du terrain est déjà en marche. Même Ronald est de retour alors que chez nous l’avons vu disparaître depuis quelques années pour laisser place aux nouvelles enseignes jaunes et vertes pour nous donner l’impression que Macdo s’était enfin racheté une bonne conduite ; plus soucieuse de l’environnement et de notre santé mais moins de notre porte-monnaie.

Ici, l’environnement on s’en fout encore pour l’instant et pour mieux se présenter, Ronald a appris pour l’occasion à saluer à la Thaï. Quel signe de vraie sincérité quand on imagine comment Macdonald considère généralement les cultures locales. Les prix y restent malgré tout exorbitants.

Enfin, notre monde est ainsi. Y être opposé c’est aussi un peu se mettre sur la touche et parfois se priver d’un hamburger, d’une bouteille de coca, et de gagner du temps en faisant ses courses dans un seul et même endroit. Faut vivre tout de même! Mais plutôt que de s’en priver totalement, c’est plutôt garder un œil avisé sur tout cela pour mieux anticiper le resserrement de l’étau sur le cours du temps. Pour celui qui entoure déjà nos nouveaux consommateurs de Bangkok, l’heure de la prise de conscience n’est pas encore arrivée.

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