vendredi 10 septembre 2010

Singapour II , le retour

Jamais une sans deux, et deux sans t…

Enfin, faisons les choses dans l’ordre et me revoilà amené à aller du côté de Singapour un mois environ après ma première visite.

Pas de boulot en prévision cette fois-ci mais plutôt des paperasses à réaliser pour mon visa Thaï, et donc du temps libre (pour bosser un peu sur place mes projets du moment bien sûr!) mais surtout pour visiter les autres parties de l’île que je n’ai logiquement pas pu voir à mon premier passage.

(Petit aparté : vous apprécierez je l’espère, cette formidable nouveauté qui réside en la présence d'une carte vous indiquant où se trouve Singapour, et qui a également été mise à jour sur tous les anciens articles de voyage du blog. Il y a également l'arrivée de mini-vidéos (c'est pas mal pour exprimer ce qu'on découvre). Ce blog n’a pas fini de vous surprendre, c’est dingue, non !? :)


Cette fois pas d’hôtel et de flonflon, ça va un temps mais franchement rien de mieux que de se retrouver en compagnie de "copaings" au sein d’un belle petite co-loc' d’amis.
Et dès mon arrivée je les retrouve dans un petit resto au centre de Singapour qui fait …des crêpes bretonnes!!! Logique après tout et malgré le prix un peu excessif ça fait pas de mal de revenir aux sources :)



L’ambiance est là, et mes amis et hôtes pour le séjour : Achille et Matilde ont également invité des amis locaux pour ce repas passé dans la bonne humeur.
Puis, après de longues et sympathiques discussions avec des couples d’anglais et de singapouriens, nous voilà rentrant à pied à leur appart' dans des rues totalement désertées.

C’est que la co-loc' a un peu enflé, comme c’est de coutume à cette période de l’année. En plus d’Achille, Mathilde, Jean-Jacques et Raphaëlle, les locataires normaux, viennent donc se greffer un "desingeur" thaï avec une tresse (moi) et deux amies françaises de passage, en visite dans la région pour les vacances. Rien de mieux pour mettre l’ambiance surtout dans ce quartier de Little India que j’affectionne plus que toute autre place, ici à Singapour.



Le lendemain après mes obligations à l’ambassade Thaïlandaise, je décide de voir un peu ce qu’il y a d’autre que la ville ne m’a pas encore montré. C’est vrai qu’on a l’impression d’être dans un centre commercial géant où tout le monde semble y trouver son compte, mais ce n’est pas vraiment mon idéal de vie. Je décide donc de retourner d’abord sur Little India pour m’offrir un bon repas typique.




J’adore ça. C’est que la petite cantine que j’ai trouvée dans une ruelle escarpée n'a rien d'artificiel. Ça sent le vrai et le naturel : pas de touriste, juste des indiens qui font une halte rapide pour leur pause-déjeuner et un petit vieux à l’entrée vraiment adorable qui semble heureux de voir un étranger s’échouer ici et s’intéresser à son modeste boui-boui.






Je m’installe et là, et c’est le feu d’artifice!

On m’apporte d’abord le fameux pain typique avec deux ou trois sauces en coin que j’avale goulûment. Puis, je demande qu'on m’apporte la même chose qu'à mon voisin de table : une motte de riz avec du poulet, et de multiples sauces parsemées tout autour : des visqueuses, des fades, des fortes, des sucrées … y'en a pour tous les gouts et on mélange tout ça dans la joie et la bonne humeur!

Seul hic, je ne sais pas comment quelqu’un peut arriver à avaler toute cette quantité de nourriture à lui seul!! :)

Puis, je décide ensuite de retrouver le métro, fameux moyen de transport qui fait toujours cruellement défaut à Bangkok. Snif !

Je regarde à l’entrée, et les mêmes interdictions débiles de ne pas boire ou manger dans l’enceinte du métro sont toujours là.

Cette fois, je prends la direction de la baie pour aller jusqu’au terminus : Harbour Front.
Là-bas la sortie donne directement à l’intérieur d’un...centre commercial, bien sûr!!!. Et après un moment de désorientation dans ce lieu gigantesque, je finis par trouver la ligne pour la navette aérienne qui doit me faire quitter l’île.
Quand je dis quitter l’île, je ne parle pas du pays, mais bien du principal bout de terre autour duquel quelques autres îlots se dressent pour jouer le rôle :
-d’espaces industriels,
-parfois, de réserves naturelles,
-et bien sûr, de bases touristiques en puissance.


Je me traîne donc jusqu’au terminus en n'oubliant pas d’ouvrir grand les yeux pour admirer le paysage étrange qui se dresse autour de nous. Tout l’improbable est là : industries lourdes, ports marchands gigantesques avec des milliers de containers bien rangés et empilés en ligne, puis derrière nous, des buildings face à Marina Bay, et enfin à droite, des hôtels, une station balnéaire géante et toutes les attractions qui vont avec. On a un peu l’impression d’être dans le jeu de SimCity2000 (les tout premiers) où on construisait anarchiquement les villes en un rien de temps, en mettant tout ce qu’il est possible de mettre dans un espace restreint. Même le ranch de notre cher défunt Michael Jackson avec son parc de loisirs miniature ne doit pas être aussi illogique visuellement!




Enfin, ça fait partie du lieu !...et me voilà déjà arrivé au bout de la ligne.
Je descends et arrive directement au bord de la plage que j’étais venu chercher : Palawan Beach.




La bande de sable est bien étroite et peu de touristes se risque à se jeter à l’eau…mais bon, moi, il m’en faudrait beaucoup pour ne pas me mouiller un peu! C’est un peu comme un rituel. Certains aiment garder une petite boule remplie de "neige" de chaque endroit visité, moi j’aime bien me baigner….voilà, et puis c’est tout !



Enfin, je ne reste pas bien longtemps tout de même. Non pas que l’eau n’est pas bonne. Nous sommes à 120 km au nord de l’équateur donc vous imaginez bien que l’eau est douce. Mais c'est plutôt qu'il est un peu difficile d’éviter les merdouilles en plastique qui flottent en permanence tout autour de nous. Ainsi le beau décor de ces plages artificielles ne peut pas faire oublier l’aberration industrielle de cet espace trop petit pour tout y accueillir. Je me sèche et continue mon chemin sur les plages voisines. En fait, chaque plage à été aménagée de telle façon qu'elle ait devant, comme une sorte de barrière qui ferme en quelque sorte, la baie. Mais je ne crois pas que ce soit réellement pour faire front à d’éventuelles tempêtes. Non, je crois plutôt qu’elles sont là pour cacher la vue de choses qui gênent un peu. Après quelques plages dépassées, toujours avec ces sortes d’enceintes, une peu plus grande se présente avec une petite passerelle pour se rendre au plus près du bord de l’eau, de la vraie mer quoi! Même un treuil y dépose des touristes depuis leur hôtel.


Et là c’est un peu la confirmation de mes soupçons : devant moi se dresse une véritable flotte de bateaux marchands, de super-tankers, de chimiquiers et autres… (voir le mini-panorama).Un nombre impressionnant de bateaux qui attendent d’être déchargés en mer ou tout simplement d’avoir une place de parking qui se libère dans le port (je vous dis pas les créneaux qu’il faut faire avec ces machins-là!!!).



Il faut tout de même bien se rappeler que Singapour représente le deuxième port en tonnage d’Asie.

Au milieu de ce champ d’acier flottant, on aperçoit d’autres plus petites îles totalement recouvertes d’usines et surtout d’immenses raffineries dont les flammes sont facilement visibles aux bout de leur longues cheminées même à cette distance.
C’est évidemment un décor qui ne correspond pas forcement aux attentes de nos touristes en mal de soleil et de sable fin. Moi, je reste là a regarder comme un enfant tous ces trucs, ce ballet de petites embarcations qui vont et viennent au milieu de ces géants des mers qui ne semblent même pas bouger avec les remous de l’eau, comme si leur coque étaient collées par le fond.
C’est vraiment impressionnant.

Puis c’est évidememnt l’heure de rentrer et je continue à pied le tour de cette île, de ce faux paradis "touristique" . Je suis évidemment le seul à être a pied car tout le monde se déplace en petits bus tout neufs ou en voiturettes de golf (bien sur, ces beaux décors sont encore le boulot de petits pakos importer comme des esclaves et qui se tapent toutes les mauvaises taches...genre mettre du gazon sur le sable).








C’est assez bizarre et cela me rappelle un peu Jurassic Park, car quand la route s’éloigne un peu des gros hôtels et des bords bétonnés, on arrive vite dans des coins de forêt dense et totalement vides d’humains, d’où proviennent des bruits sauvages un peu fous, qui nous rappellent que la nature est toujours là et qu’à ces latitudes, elle n’est évidemment pas commune.

Enfin, j'atterris au pied d’un grand hôtel où se trouvent un bassin extérieur occupé par de magnifiques tortues géantes (vraiment géantes!!), mais également une des fameuses statues du Merlion qui est l’emblème de la ville de Singapour : un poisson géant à tête de lion. La raison à cela, c'est qu'il aurait été le premier animal vu par un grand Prince malais lors de sa venue sur place (il devait pas mal fumer, le Prince!!) et qui a alors baptisé ce lieu : Singapura (qui veut dire "la cité du lion").




Pour moi, il est temps de reprendre mon train suspendu pour rentrer et la journée se termine aussi simplement qu’elle avait presque débuté : par un autre petit resto indien pour y manger la spécialité locale.



Le lendemain matin, c’est un peu de détente qui s’offre à nous. Cette fois, je vais me glisser dans la petite équipe de filles pour visiter les environs. C’est tellement plus cool de partager ces découvertes à plusieurs. Et la bonne idée est évidemment d’aller d’abord à la piscine. Moi, j’aime bien ce programme ! Entre les buildings, la piscine est quasiment vide. Un bassin de 50m en extérieur avec un soleil radieux, un petit bassin à côté, le tout dans un complexe tout neuf pour 50 centimes d’euros l’entrée...le paradis! Au milieu de l’eau, deux ou trois gars tentent bon gré mal gré, d’aligner trois brasses de crawl avant de boire la tasse... Je crois que la natation n’est pas leur truc ici!






On bulle un peu et je discute avec un sympathique Singapourien qui, fatigué de son aller-retour de 50m, entame spontanément la conversation. C’est clair que ces gens sont agréables mais par-dessus tout, ils sont ultra-fiers de leur île et fiers de pouvoir le dire à tous les étrangers de passage, de parler de leur pays et tout ce qu’ils y ont entrepris. Après tout, c’est sans doute bien normal!

Puis sortis de l’eau, on décide de préparer un tout autre programme pour l’après-midi. Fini les bases balnéaires, les quartiers d’affaires, les lieux industriels, les stades tout neufs ou encore les innombrables centres commerciaux. Cette île est complètement préfabriquée comme nous le rappellent ces bâtiments tout neufs aux allures de bâtisses anciennes pour imaginer une histoire qui n’a presque jamais existé.
On va tout simplement se rendre dans le dernier lieu que l’on pourrait juger de naturel sur ce bout de terre : le cœur de l’île. Cet endroit est tout simplement une réserve naturelle où a été préservé un bout de végétation….Un point vert sur la carte du pays quoi!





Le voyage en bus qui nous y emmène me rappelle encore une fois à quel point ce lieu est petit car nous sommes sur place en moins de 20 minutes en comptant les arrêts aux feux rouges et tout le bazar.

D’un côté, la route et ses immeubles en construction, et de l’autre un mur de végétation qui débute juste à côté d’un golf luxueux. On traverse et on entre dans tout ce vert. Et là, instantanément, on se retrouve dans un monde à part. Un monde différent, riche en bruits de toutes sortes et où la ville et les grincements de ses machines ont totalement disparu. Quel véritable moment de repos intérieur!

On s’enfonce tranquillement dans tout ça en croisant de temps en temps un jogger ayant entrepris de faire les 11km du parcours qui traverse la moitié de la réserve.







Puis, à notre approche, une chose sursaute sur le bas-côté. C’est un iguane d’au moins 50cm qui nous fera aussi sursauter…et à vrai dire qui ne sera pas le dernier à croiser notre route aujourd’hui! Les autres bruits d’animaux cachés autour de nous et ces morceaux de glands éventrés que nous recevons sur la tête nous impriment bien l’idée que c’est une véritable petite jungle qui nous entoure. Encore un gland sur la tête et on lève les yeux au ciel. En haut, dans les cimes des grands arbres il y a une bande de singes qui se balance avec toute leur famille sous le bras et puis s’arrêtent pour casser la croûte et balancer leurs détritus par-dessus bord. Il n’y a pas de doute: l’Homme descend bien du singe, moi je vous le dis!!

Enfin, c’est très marrant d’observer tout cela dans cette nature bien préservée. On continue notre chemin loin d’être inabordable pour autant. Puis nous découvrons une tour d’observation cachée entre les arbres. On monte pour y apprécier une vue incroyable au-dessus de ce monde végétal ultra-dense. Seuls quelques immeubles trop grands pour être cachés, dépassent de cet Eden feuillu.





Nous redescendons et par la même occasion, nous revenons au milieu de ce monde humide où nous ne mettons pas longtemps à retranspirer. Si les animaux sont bien sûr étonnants ici, la diversité de la flore n’en est pas moins folle : des arbres géants aux troncs épineux ou aux racines aériennes, et puis parfois il suffit juste de se baisser pour découvrir de minuscules plantes tout aussi incroyables comme celle sur cette vidéo où il suffit simplement de toucher les feuilles pour la voir se rétracter, et s’enrouler sur elle-même en signe d’auto-défense. Comme si ce végétal était constitué de muscles… fantastique! Évidemment, comme des gamins qui s'amusent à souffler sur les pissenlits, on ne manque pas de faire se refermer toutes les petites plantes rigolotes que l’on voit. Quelle bande de sales gosses alors !!!:)


Enfin, après deux bonnes heures de marche nous voici de nouveau à la sortie. Un lac est là séparant là encore, le monde des Hommes et ce petit bout de reste de nature plus vrai que tout ce qui se construit tout autour. Et là, nous faisons de nouvelles rencontres sympathiques avec des individus plutôt du coin, disons : une bande de singes pas vraiment farouches qui se ballade au milieu des gens. L'un d’entre eux s’approche même et finit par vouloir dérober avec force le sac de l’une des filles, le tout sous nos rires impitoyables!










On se regarde et on observe ces petits êtres si fascinants puis on rentre.
De retour dans la ville, c’est l’occasion de passer la soirée tous ensemble avec Achille qui pour une fois ne bosse pas et donc le reste de la co-loc'. Le copain Néo-Zélandais de Raphaëlle ne manque pas de mettre l’ambiance et nous nous dirigeons joyeusement vers le vernissage d’une expo dont le thème est un passage du film d’horreur de Jack Nicolson : Redrum. Car Singapour s’est lancé dans l’idée de devenir une capitale artistique…et ce genre d’événement va bien sûr dans ce sens, bien que la qualité ne soit, à part pour quelques œuvres, pas forcement incroyable.

Enfin, c’est l’occas' d’apprécier comme pour chaque ville du monde, ces gens à part qui se retrouvent pour se regarder le nombril, et parler d’art avec une coupe de champagne à la main ou un Paf Citron (ici c’est plutôt Paf Citron…!! :)



Moi, je suis là et j’attends, et je me demande presque si un détraqué ne va pas arriver avec une hache ou je ne sais pas quoi, pour faire un carnage histoire de mettre un peu de contemporain à ce thème d’expo comme dans la fameuse "Tétralogie du monstre" d’Enki Bilal.




Enfin, il n’en est est rien heureusement, et nous finirons tranquillement la soirée dans un resto Thaï pour fêter l’anniv' d’Achille tous ensemble.






Le dernier jour, il n’y a que quelques heures avant de repartir pour Bangkok. On est samedi et toute l’équipe s’est un peu dispersée avec le départ des filles pour le Laos. Nous, avec Achille, on se ballade dans la ville à pied, où on croise quelques belles bâtisses typées indiennes aux milles couleurs, un super ciné 100% indiens, avec tous les meilleurs Boliwood (je suis sur que vous êtes jaloux) puis les nouvelles écoles de design flambant neuves et quelques constructions assez étonnantes avant de se poser pour prendre un bon petit déj’ bien mérité.











Encore un séjour bien sympa et autrement étonnant, découpé entre ville ultra urbaine et trop organisée et quelques bouts de respirations et de nature encore spontanée et rafraichissante. Encore heureux!!

Un dernier regard par le hublot de l'avion, qui permet d'un seul coup d'englober toute l'île tant elle est finalement petite: l'aéroport à gauche, le centre ville en haut et notre mini-jungle au milieu à droite, et voilà, c'est la Malaisie sur l'autre rive tout en bas.





Et enfin, c'est le retour dans la bonne saison des pluies Thaïlandaise.





1 commentaire:

  1. Dis donc , il n'y a pas que le Prince qui a fumé !! Celui qui a peint les lignes jaunes le long de la route devait être pas mal non plus !!! Lol !

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