mardi 28 septembre 2010

Le parc Lumpini…

Après tant de blablatages sur l’économie asiatique, la couleur de la monnaie locale, le nombre de chances que la Thaïlande finisse par fabriquer un jour elle-même son propre camembert pour payer moins de taxe d’import…etc :)

Revenons un peu à nos moutons, je sous-entends: revenons à notre naïveté d’antan pour mieux apprécier les découvertes locales.

Tout d’abord, permettez-moi de vous présenter Céline. Non, ce n’est pas ma nouvelle petite amie, elle n’a pas les yeux bridés non plus et elle n’est pas tombée du ciel en plein milieu de mes récits.


C’est tout simplement une très bonne amie rencontrée bien avant mon départ de France. Encore étudiante aujourd’hui au sein de mon ancienne école de design, elle vient en Thaïlande afin de faire son stage à l’étranger, obligatoire dans notre cursus de « disinge ».

Et le mieux dans tout ça, c’est :

-d’une part qu’elle n’est pas dans la même agence que moi, ce qui nous permet d’élargir et de confronter l’étendu du design thaï.

- et d’autre part, que nous partageons le même goût de la découverte et du voyage et vous ne devriez pas manquer de la croiser souvent dans mes prochains récits.

Ainsi, pour sa première sortie dans Bangkok , nous décidons de marcher dans cette ville où d’ailleurs personne ne marche. Quand un tuck-tuck s’arrête afin de vous harceler pour monter à son bord et qu’il vous demande où nous allons, et que nous répondons en chœur : « nulle part, on marche », ce sont des yeux encore plus ronds que les feux de son engin qui nous sont rendus en échange. « Mais voyons, pourquoi faire » ???

Marcher est une activité pratique ici mais qui doit apparemment seulement le rester.
Nous on aime ça et on va pas changer nos habitudes de si tôt.

Nous voici donc partis de la station Nana, autrement dit du quartier indien.


Mais tout ce que nous trouvons à la descente du Skytrain ce sont des bars à prostituées bien déguisés, où des occidentaux aux tronches sorties d’un film de Jean-Pierre Jeunet sirotent des cocktails à l’entrée, assis sur des chaises hautes.


Le marché, les petites échoppes, on les laisse de côté pour l’instant et on file directos vers notre objectif du jour : le quartier de Silom et surtout le Lumpini Parc.






Beaucoup de marche, qui nous fait passer un peu au pifomètre dans des quartiers résidentiels, des usines désaffectées, une caserne de pompiers avec un super engin qui je l’espère ne viendra jamais à ma rescousse, un quartier plus populaire puis enfin les buildings totalement sans harmonie du fameux quartier d’affaires.

Vous connaissez sans doute ce nom sans vous en rappeler, car là, ont sévi une large partie des violentes échauffourées entre militaires et chemises rouges en mai dernier. Aujourd’hui, aucune trace ne relate encore ces tristes événements et ses buildings restent de glace (les vitres, quoi).




Puis, au milieu : un zoo…euh pardon un parc.

C'est-à-dire que celui-ci possède quelques atouts que les quelques autres parcs de Bangkok (que l’on peut compter sur les doigts de la main) n’ont pas.


On entre donc par le portail-sud et on se retrouve sous de larges allées abritées par de très grands arbres tropicaux. Tout le centre du parc est occupé par un petit lac artificiel qui serpente sous les passerelles et au pied de quelques arbres.
On s’approche du bord et là, c’est avec stupeur que nous découvrons un animal peu banal en plein centre ville : … un varan bien portant.


Le bestiau fait bien 80 cm de long et baigne à moitié dans la flotte. Nous sommes à quelques mètres de lui et à part un premier sondage, l’animal semble nous faire confiance à condition qu’on n'en rajoute pas trop quand même.

Il semble en tout cas bien occupé à fouiller dans les racines aquatiques à la recherche de petites bêtes à bouloter.

Puis on finit par se détourner de notre première rencontre, et là c’est l’entente synchronisée avec Céline, le truc parfait pour rendre la découverte du parc pleine d’adrénaline puisque nos yeux se fixent alors sur le même point : le ponton aux pédalos en forme de... De véritables bolides en fibre de verre qui vont nous permettre de visiter en un clin d’œil le cœur très humide de ce site.


A peine à bord, nous voilà pédalant comme des acharnés, et longeant les bords jusqu’à arriver de nouveau sur un autre varan.

C’est qu’apparemment ce petit étang en est bien rempli.

Mais celui-ci est autrement plus gros que le premier et surtout il vient d’attraper…un oiseau. Logique dans un lac non ?




Des corbeaux voraces sont déjà sur place, et ne sont pas ridicules non plus. Mais le bestiau au milieu de la scène a trouvé une solution bien chouette pour gober d’un coup (c’est con de pas avoir de dents!) et sans partager, sa proie du jour. Il pousse le machin qu’il a dans le bec contre le tronc d’un arbre : c’est la technique de l’autogavage (Un film que nos oies du sud-ouest ne verront sous aucun prétexte!).



Nous, on continue notre petit tour fantastique pour revenir au ponton d’origine, le tout sans avoir chaviré, ni heurté de baleine, ni encore enrayé notre hélice dans les cases à huitres : balèze quand même :)


On continue donc à pied, soit trois fois plus vite qu’en pédalo, soyons honnêtes... et découvrons avec plaisir les gens, là, assis dans l’herbe en train de profiter. Le temps n’est pas spécialement clément question soleil mais il est quand même toujours agréable pour s’allonger au calme, car aussi extraordinaire que ce soit, ce parc sans prétention est une vraie coupure avec la ville. Ici presque aucun bruit grâce au rideau d'arbres assez épais qui l’entoure. Des vieux jouent aux dames chinoises et un jeune gratouille une vieille guitare sous un petit abri bouddhiste. C’est un vrai hâvre de paix comme on dit.






Puis, après avoir longé l’étang, on traverse un petit pont. Mais l’eau attire vite notre attention, juste devant nous, là où un jeune homme est en train d’y jeter des pleines poignées de boules multicolores. A peine au contact de la surface, celle-ci s’agite comme si elle était en pleine ébullition. Cette gesticulation liquide est le fruit d’une somme incroyable de poissons (encore pas des petits bestiaux !) qui donnent tout ce qu’ils ont pour manger ces petites gâteries aux couleurs tout de même bien chimiques.




Ce lac pullule de vie, c’est pas vrai! C’est con que la pêche soit pas autorisée, on se ferait de bonnes grillades, moi je vous le dis!

A côté de la foire aux poissons, se trouve un petit porche Shintoïste où quelques vieux se retrouvent pour leurs séances journalières de Tai-chi. A ce qu'il parait d’ailleurs, d'immenses séances de cet art millénaire sont organisées ici tous les matins… à voir donc une autre fois.


Quelques appareils un peu rigolos vont de pair avec ces pratiques de détente et de bien-être. Aux allures de jeux pour les gosses, ces installations sont assez intrigantes et étranges pour les usages qu’elles proposent.




Du vrai matos pour une bande de pandas qui ont fumé un gros pétard d’eucalyptus et qui ont les articulations bien molles.

Ainsi, on se pend au portique qui ne sert qu’à nous faire tourner sur nous-même. Il y a aussi le pédalo en mode semi-allongé où il n’y a absolument aucune résistance dans le pédalage. Seul le mouvement semble compter en fait et les clients ne manquent pas apparemment.

On reprend notre route avant de tomber sur un autre groupe d’animaux, mais autrement plus impressionnants : les gorilles.

Eh oui, ce parc a son propre club de culturistes. Waaaouuuuu !!!





Très réputé également, là, des thaïs au torse nu, échauffent leur corps musclé sous l’effort des puissantes machines de travail, en regardant les belles photos de Shwarzie en arrière-plan pour se rappeler l’objectif de toute une vie. Quelle formidable dévotion, j’en ai les larmes aux yeux!!… :)

On est pas mal bluffé et les gars, dès notre arrivée, sont en tout cas bien fiers de s’exhiber aux quelques étrangers curieux que nous sommes.

C’est quand même marrant… mais terriblement moche aussi!!!

Enfin, c’est très chouette l’impression que ce petit parc nous aura laissée. Une sensation de diversité… où toutes les espèces animales y trouvent leur place : les varans sauvages, les corbeaux affamés, les poissons qui ne se pêchent pas, les vieilles tortues joueuses d’échecs, les pandas tout mous et les gorilles musclés.

Moi, je dis que c’est un vrai petit zoo plein de surprises !!

A revoir donc.

samedi 25 septembre 2010

Economie Partie 03 : La Thaïlande prépare son avenir

Enfin, mon agence est peut-être un autre symbole à elle-seule de ce boom économique et industriel.

D’abord par les nombreux projets technologiques que nous avons à y traiter au quotidien et qui proviennent pour leur quasi-totalité du sous-continent maintenant.

Mais celle-ci s’illustre aussi par la création en parallèle d’une véritable école dans le centre flambant neuf du design de Bangkok.

Ambitieuse structure, elle est déterminée à faire ressortir l’incroyable potentiel identitaire de la Thaïlande et à lui donner à terme les billes pour former ses propres designers.






J’ai ainsi pu participer à l’organisation de certaines conférences que nous avons données sur des journées entières dans de luxueux espaces. Impressionnant de par la forme, le fond n’en restait pas moins pertinent avec l’intervention de nombreux créateurs de boîtes, de designers chinois, américains ou Singapouriens venus raconter leurs parcours.








Activement lancées dans le grand bain, ces démarches montrent à quel point cette partie du monde a les rênes de sa propre destinée entre les mains.





L’idée que l’éducation sera la porte ouverte sur l’avenir, a franchi les frontières autrefois réservées à la Corée du Sud, au Japon et à Singapour sur ce continent. La Chine bien sûr et maintenant tous ses petits compagnons de voyage, l’ont bien compris. L’avenir c’est l’éducation et les formations de qualité.

Une aubaine que je leur souhaite en tout cas, même si le parcours est encore long et les problèmes bien évidemment nombreux à venir.