Troisième et dernier volet de la série « vacances avec Ulla », nous revoilà aux fondamentaux, au début du début, à Bangkok quoi.
Car c’est vrai que ces petits voyages sur les îles ou à Singapour nous permettent de bien découvrir la région, mais qu’en est-t-il de Bangkok ? Cette capitale située en plein milieu de la carte régionale. Comment peut-il y avoir autant de trésors à 3 heures de voiture ou à peine à 1heure d’avion sans que cette ville n’ait également quelques petits atouts à nous montrer ?
Car oui, c’est une ville bruyante et bien trop grande pour sa faible colonne vertébrale. Peu de transports en commun, une urbanisation peu maitrisée et au résultat une paralysie quasi-quotidienne de ses artères. Enfin, la construction à tout prix a surclassé la volonté d’harmoniser l’ensemble pour un « mieux vivre » et surtout une préservation des vrais bijoux culturels de la ville. Mais bon, on n’est pas encore là et ça viendra bien un jour, j’en suis convaincu.
Nous voilà donc fraîchement revenus de notre petite île d’Eden et il n’est plus question de se reposer, de se dorloter et de flâner au soleil. L’heure est à la culture, à la découverte du patrimoine local pour terminer le séjour un peu moins idiot.
Nous prenons un taxi direction la première station de Skytrain appelée Mo Chit. Là, on embarque à bord du train assez moderne qui "survole" la ville…dommage qu’il n’y ait que deux petites lignes pour couvrir un bout trop limité de cette mégalopole. 10 stations et un changement et nous voilà de l’autre coté du centre ville : côté sud-ouest.
On descend de notre ligne de béton perchée pour arriver sur le plancher des vaches ou plutôt au niveau de l’eau. Car la station est un croisement fréquenté par les habitants de Bangkok. Non, il n’y a pas de d’autres métros qui passent ici, ou de gare routière. Il s’agit tout simplement d’une station pour les bus fluviaux. Eh oui, car si les thaïs pêchent dans le transport en commun terrien, ils ont depuis des temps ancestraux appris à vivre avec l’eau qui reste omniprésente dans tout le pays. Ce n’est pas pour rien que la Thaïlande est le premier producteur de riz au monde.
Bangkok n’échappe pas à cela. Pas de rizière ici tout de même, mais des canaux qui serpentent un peu partout, et bien sûr une grande rivière qui alimente à sa manière la ville : le Chao Phataya.
Les thaïs ont donc su y développer un véritable trafic de marchandises d’abord, qui sans aucun doute, soulage le trafic routier, mais bien sûr aussi les bus fluviaux, qui sont des bateaux qui assurent un trafic régulier, rapide et efficace. On paye 50 bht (1,25 euros) et on a notre ticket pour monter à bord. Tout le monde attend sagement sur le ponton comme on le ferait pour prendre le métro. Et puis un bateau se pointe à toute allure. A peine à l’approche du bord, il fait une manœuvre assez habile qui le plaque sur le quai, le temps que tout le monde saute à bord, et c’est aussitôt reparti. Pas étonnant que ça aille vite.
Nous on admire ce nouveau moyen de transport et bien sur ce nouveau paysage qui se dévoile à nous. C’est sans conteste le meilleur moyen pour visiter et apprécier cette ville. La fleuve est assez large, et une multitude d’embarcations s’y croisent, de toutes les tailles et pour tous les usages.
Bien sûr, à notre droite, se dévoile le centre ville par lequel nous sommes arrivés. Avec ses buildings plus ou moins de bon goût. On passe ensuite aux abords de China Town. L’architecture ne nous laisse aucun doute là-dessus avec ses décorations rouges et vertes qui viennent jusque sur les maisons sur pilotis qui sont comme accrochées au-dessus de l’eau.
De l’autre côté, côté Sud-ouest donc, il y a un paysage plus uniforme dans lequel se distinguent des temples vraiment très beaux, faisant oublier d’un seul coup le béton et les couleurs de mauvais goût des constructions plus modernes. Il y a le Wat Mok Lok, puis le Wat Arun Ratchawararam, le Wat Phraya tamet et bien sûr : le Wat Rathang.
Tous à fleur d’eau, ils distinguent ce quartier de la ville autrefois cœur du royaume. Mais malheureusement aucun de ces temples ne seront au programme pour aujourd’hui, car une autre besogne bien plus grande nous attend.
Après 20 minutes de bateau nous arrivons enfin à la station voulue. C’est incontestablement le moyen le plus rapide pour se déplacer à Bangkok. Si seulement il y avait tous ces canaux vers chez moi :)
Ici les touristes sont évidemment bien plus nombreux. C’est que comme nous, ils se regroupent vers les lieux incontournables. C’est un bon indicateur parfois même si tout le monde ronchonne à l’idée de faire pareil que des troupeaux d’occidentaux à casquette et appareil photo à la main. Nous faisons tous un peu partie de cette fratrie, que nous le voulions ou non.
On se faufile entre les échoppes de souvenirs, pour arriver sur une large avenue, avec en face, une longue muraille d’un blanc rayonnant. Il s’agit tout simplement du plus grand ensemble de temples de la ville : le palais royal et le temple de Wat Phra Kae qu’il abrite. On longe le rempart pour arriver sur l’une de ses entrées.
D’abord, nous ne manquons pas de remarquer le régiment de militaires qui attendent sous le porche que quelque chose se passe, mais apparemment rien ne doit vraiment se passer…A côté d’eux une étagère pleine de mitraillettes….cooool ! Mais les gus ont l’air plus assommés par le soleil que par autre chose, laissant les touristes les prendre en photo sans broncher.
On s’avance donc et décidons de commencer par les magnifiques temples sur l’aile Nord-Ouest du palais. Brillants de toute part, les pics dorés et recouverts de tant de décorations nous éblouissent presque.
On entre donc dans la cour, avec au centre un temple majestueux. Il y en a de partout.
Je crois que les descriptions ne seraient pas suffisantes et les photos parlent un peu mieux de cette abondance : abondance de constructions, de détailles, de fresque, de tout quoi.
C’est bien impressionnant. Quel patrimoine!
Ce qui est assez marrant c’est que le guide indique que cet édifice est l’un des plus cohérent et homogène du pays…Qu’est ce que doit être le reste ?
Comme au Japon, je suis un peu étonné entre le décalage temporel qu’inspirent ce palais et ces temples et la réalité. Car ceux-ci ont été tous bâtis à la fin du 19ème siècle, alors qu’on leur donnerait tant d’années de plus. Construit par Rama IV pour célébrer les 100 premières années de la dynastie, le temple est resté (et la dynastie également) jusqu’à nos jours de manière quasi intacte.
On fait le tour de Wat Phra Kaeo, en essayant d’en oublier le moins possible. Les statues de bouddha alignées contre les murs d’une petite cour, les peintures de divinités, les fresques fantastiques retraçant sans doute l’histoire des dieux, de la culture thaï, et bien sûr, la salle du bouddha d’émeraude.
En fait ce qui est marrant, c’est que nous étions tellement captivés par toutes les ornementations et l’abondance qui nous entouraient que nous sommes presque passés à côté, et l’avons découvert au dernier moment. Ca aurait été con, puisqu’il représente l’attraction première du site…nous ça nous a un peu laissé de marbre, (ou d’émeraude si on veut) au vu du reste qui est sensé le protéger. En plus ce fameux bouddha n’est en réalité fait que de jade…alors quand on commence à magouiller sur la marchandise, nous on s’en va :)
On continue donc notre visite, sortant de Wat Phra Kaeo pour aller sur la plus grande partie de l’enceinte dédiée au palais royal. C’est que l’ensemble fait tout de même 220 hectares. Ya de quoi mettre pas mal de monde et faire de grosses tufs. Ce que le roi doit faire tous les weekends du haut de ses 86 ans, j’en suis sûr :)
Là, encore des temples de partout et des édifices livrant aux visiteurs, des collections d’armes anciennes, d’habits et d’objets royaux,…mais on est loin de l’harmonie vu précédemment. On y voit même des mix un peu douteux dans l’architecture. Devant nous, l’un des plus grands bâtiments du palais. Les toitures typées et si reconnaissables à la Thaïlande, reposent sur des colonnes Victoriennes d’un autre temps et surtout d’une autre région du monde. Et pour rajouter au décalage, comme à Buckingham Palace, deux gardes armés tiennent au soleil sans broncher d’un cil. Cela est d’autant plus marrant que la Thaïlande contrairement à tous ses voisins, n’a jamais été une colonie britannique et encore moins française. D’où leur vient donc ce besoin d’y ressembler ?
On s’approche, on se fait prendre en photos comme tout le monde à côté des hommes statues, puis on apprécie tout de même les petits détails comme ces sculptures d’éléphants qui surplombent les soldats. Faut dire qu’on doit pas trouver ça à Londres tout de même!
Puis c’est l’heure de la relève…quelle chance nous avons de tomber à temps pour voir ça. Comme nous l’imaginions, un petit quadrillage d’une dizaine de bonhommes bien habillés, s’avancent au pas, suivant un plus haut gradé qui donnent les ordres et bien sûr, ne se coltine pas de mitraillettes de 10kg sur le bras. Puis, le type de devant se met à brailler des trucs : « En avant toute, stop, garde à gauche, garde à vous, garde de corps, garderie, garde-champêtre, gardez vos chaussons,… » enfin des trucs de ce genre. Les mecs font alors des manœuvres dans tous les sens, dont bien évidemment les trois-quarts sont totalement inutiles pour arriver à la fin à remplacer les deux mecs qui n’en peuvent plus d’attendre au soleil. Faut se dire quelle souffrance ça doit être ces dix dernières minutes, où tu vois tes copains arriver en trompettes et gesticuler pour rien sous tes yeux au lieu de venir te remplacer une bonne fois pour toute. Des minutes bien longues je suppose. La partie marrante, c’est tout de même que quand le nouveau bougre est installé (ils doivent sans doute tirer au sort pour décider qui s’y colle) eh bien le "remplacé" recoiffe le gars, le place, l’arrange, le fait beau quoi, avant de le laisser là pour sa longue garde immobile…assez étonnant tout de même.
Puis la garde s’en va comme elle est venue. Nous on reste un peu bluffés…en attendant avec un peu d’espoir, de voir ensuite la relève des éléphants (les sculptures) qui doit être autrement plus bruyante : Babar et ses potes à la queue-leu-leu ça doit dépoter !…Dommage que ça n’existe pas! lol :)
Voilà, nous avons fait le tour de l’essentiel. Le reste du palais est moins intéressant à voir selon le guide et nous avons hâte de nous diriger vers notre seconde visite de la journée : le temple de What Pho. On sort donc du palais, et on longe de nouveau notre palais royal. Ce temple n’est pas bien loin et en 10 minutes nous voici arrivés à bon port.
Et avant de rentrer dans l’enceinte, nous restons un moment à apprécier sa grandeur. C’est tout simplement le plus grand de Bangkok, c’est vous dire.
On entre donc et nous nous jetons directement sur l’immense bâtisse centrale d’où sortent des touristes par petits jets. Car si le temple est grand, c’est qu’il abrite un trésor d’une taille sans mesure : le grand Bouddha couché. Rien à voir avec le minable petit bouddha d’émeraude de tout à l’heure (pfff! :). Nous sommes tout simplement avec la bouche grande ouverte : 45m de long pour 15 de haut, le tout couvert de feuille d’or, ça en impose moi je vous le dis!! On prend le temps d’apprécier cette construction qui est je crois, la traduction pour l’immense croyance des thaïs pour le bouddhisme.
On fait donc le tour en n'oubliant pas les beaux pieds sous lesquels on trouve une multitude de décorations. De l’autre côté, je veux dire dans le dos du bouddha, il y a des centaines de récipients en métal le long du mur. Chacun peut ainsi se fournir en dizaines de piécettes, en ferraille, que l’on parsème dans chacun des contenants faisant un bruit en rythme multiplié par tout le monde qui se suit à la queue-leu-leu. C’est assez marrant. Bien sûr le but est de faire un vœu à chaque fois.
C’est cool car quand on compare ce rite à nos coutumes où, au moment où on a un pauvre cil qui est sur le bord de la joue, et qu’il faut encore deviner de quelle joue il s’agit pour faire un vœu, ici on vous offre le choix de faire pas moins de 100 vœux gratos et sans condition!! :)
Une fois sortis, on entreprend de faire le tour du lieu, appréciant les différences de structures, des pics en pierre, des toitures, des sommets dorés. Le temple nous apparait des plus agréables et beaucoup plus vivant que ce que nous avons vu jusqu’à présent. Plus vrai peut être aussi. Comme le dit notre guide, ce temple cumule à lui seul beaucoup d’attraits et d’authenticités qui en font un lieu évidemment incontournable et très appréciable. Quelques moines se promènent d’ailleurs au milieu de nous, l’air de rien et pas plus dérangés que ça par les meutes de touristes (très sages je vous rassure). Sur la face nord du temple on entre-aperçoit de l’autre côté de la petite muraille les dizaines de bâtisses en bois qui logent les moines de ce temple. Une vraie petite ville, repliée à l’abri et au calme.
On profite du lieu, on se promène.
Puis, c’est l’heure de repartir et en sortant par une petite entrée délaissée, on tombe sur un petit gars bien sympatoche, accoudé à son Tuk-tuk parfaitement entretenu. Quitte à faire dans le cliché, allons jusqu’au bout, et après une brève négociation sur le prix de la course nous voila à bord du petit bolide,cheveux au vent, et sur la musique de put-put-put-put-put-put du moteur. Nous arpentons les ruelles les petites ruelles à vive allure et apprécions ce petit voyage vachement agréable. La course n’est pas bien longue et en quelques minutes nous revoilà sur le ponton attendant le bateau qui nous ramènera vers notre point de départ.
Une fois sur l’eau, nous apprécierons une dernière fois ce beau paysage et cette partie de la ville que je ne connaissais pas, cette autre vie, cet antre de la culture et du patrimoine thaï à Bangkok.
Une bien belle journée et bien sûr encore plein de choses merveilleuses qui viennent se rajouter dans nos petites têtes :)
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